Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Texte Libre

www.christine-bernand-mantel.over-blog.com/

Clic,
ici commence l'histoire...
il suffit de tourner les pages
...




un compteur pour votre site
20 mai 2020 3 20 /05 /mai /2020 00:00

 

 

 

 


 De cet été je garde

Cote d'azur

C'est l'un des plus beaux étés de ma vie, et l'un des plus sombres à la fois.

Après les enfants en juillet à Dampierre,
toute la famille part en vacances au mois d'août.
Mes parents ont loué une maison à Roquebrune Village au Cap-Martin c'est   un petit bourg médiéval tout en ruelles, et en escaliers de pierres, interdit  à la circulation.
La plage est en contre-bas, nous prenons nos repas dans la jardin ombragé     de lauriers et de palmiers.

undefined
 

Mon frère A. est en conflit avec mes parents et à table en un mot il traite   ma mère de folle, mon père toujours si calme pourtant lui donne une gifle  magistrale et pour plusieurs jours A. devra se promener avec des lunettes de soleil pour cacher un coquard.


Les premiers souvenirs de Paul Leroyer.
Ami de longue date de mes parents, il est mort le 2 mai vers 1986, bien après son ami, mon père.

Originaire d'une famille bourgeoise du Vésinet, il est pour moi, à l'époque, où remontent mes premiers souvenirs de lui, le représentant de l' anarchiste et de l'écologiste bien avant que le monde y pense, et moi qui ne sait pas qui je suis, déjà je suis attirée par l'esprit de cet homme hors du commun.


A ce moment il vit avec sa femme Suzy et son fils Christian à Monaco, car il crée le zoo dans la principauté monégasque. Ils vivent dans de grandes  caravanes blanches sur un terrain et le soir nous jouons à cache-cache au  milieu des arbres et des loups blancs en liberté.                                      


Il raconte que les chimpanzés dressés par lui saluent le matin la princesse Grace en se masturbant.                                                                       



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Je regarde Christian avec les yeux d'une adolescente de treize, et je suis amoureuse, il a deux ou trois ans de plus que moi.                                   

 

                                  
Cet été nous jouons sur le port avec les enfants Onasis, faisons du kart avec Alexandre,  sur le Cristina la robinetterie est en or et pour moi qui vis dans les antiquités et la bohême des artistes je suis époustouflée.     
undefined

A la rentrée suivante au Sacré-Cœur, un soir à l'étude je suis surprise en train de lui écrire et la soeur m'ordonne de lui remettre ce papier.
Je le mange, c'est un de mes premiers gestes de révolte.      

Bien sûr la sanction fut immédiate, privée de sortie le week-end suivant. 
Mettez-vous dans le contexte du début des années soixantes dans un pensionnat religieux.      

Cet été tout en ombre et lumière.                 


 



Partager cet article
Repost0
18 mai 2020 1 18 /05 /mai /2020 00:00


Mai 1959
Ma mère profite d'un séjour de mon père sur la Côte d'Azur pour me faire couper les cheveux.
C'est vrai que je suis tourmentée en pension avec ces longs cheveux, si longs que les nattes défaites je m'assoie dessus..
Ils sont sales entre deux retours à la maison, je me souviens de cette odeur.
Démêlage,  tresses quotidiennes, aucune autre coiffure n'est acceptée, et puis je ne suis pas à la mode...
A la maison c'est toute une histoire pour les laver, les démêler et les coiffer.
Ma mère deux brosses à la main aidée de Madame Hélène... quatre brosses, eau vinaigrée, ça tire, j'ai le cuir chevelu en feu, et les cheveux qui tirent à la racine, au front, derrière les oreilles et sur la nuque tandis qu'on me les tresse, tenus par des élastiques de bureau rouges ou bleus.
De temps en temps pour certaines occasions des anglaises.
Une nuit les cheveux humides enroulés sur des bandes de papier de soie.
Je râle, je reçoit une claque.
Alors elle prend la décision de les faire couper.
Je sais que mon père va être triste.
Nous filons chez un ami de mon père le perruquier de théâtre Bertrand rue du faubourg Montmartre.
Je suis assise dans un fauteuil, je revois son regard appuyé et pensif renvoyé par le  miroir.




Il hésite, trouve dommage et coupe.
Je n'ai pas le souvenir  des ciseaux, ni d'une  première sensation de légèreté, oubli.
Puis un salon de  coiffure  sur le boulevard Montmartre qui continue la coupe, qui ne se doute de rien.
Juste une mère qui surveille et sa fille qui fait la tête.
Je ne me trouve pas belle, je fais la grimace alors une autre gifle.
Comme je le savais, à son retour mon père est catastrophé.
Séance photos dans le salon.
Photos avant, photos après...

Quelque mois plus tard je commence à m'arracher les cheveux.
Partager cet article
Repost0
16 mai 2020 6 16 /05 /mai /2020 00:00

 

A 13 ans pour Noël je passe les vacances à Pralognan la Vanoise chez mon oncle Aimé, un des frères de ma mère.
Je me souviens que mes parents après m'avoir accompagné gare de Lyon pour mon départ ont renversé un homme qui conduisait une moto. Il  a surgit à toute vitesse d'un carrefour au feu rouge. Je n'ai pas vécu cet accident mais il m'a laissé un chagrin car moi pendant ce temps-là j'étais dans le train heureuse.
Je fais peu de ski, je patine encore et encore... heureuse.
Fuseau noir, vous savez cet âge de la jeunesse où vous sentez que le monde vous appartient.
Je grandis.
La famille de mon oncle est près de moi.
Et lors de la rentrée des classe en Janvier, un matin ne voulant pas aller en cours, je prétexte auprès de la religieuse un 
mal de ventre et  une fièvre qui se révéle forte en vérité.

Mes parents alertés viennent  me chercher et rentrée rue de Richelieu le pédiatre le docteur Kaplan diagnostique une appendicite.
Clinique Rémusat...

Ma mère dort dans un lit près de moi.
Elle me raconte des histoires, des blagues qui me font rire.
Je lui dit "arrête ça me tire le ventre et la cicatrice" et nous rions de plus belle.
Un matin je me réveille le lit mouillé, je crois avoir fait pipi.
Non c'est la vessie de glace mal fermée qui a inondé draps et matelas.
Je tousse.
Ma mère dispute l'infirmière : "ma fille... rhume, bronchite..."
Je suis contente ma mère prend soin de moi.

Partager cet article
Repost0
14 mai 2020 4 14 /05 /mai /2020 00:00

 



Les parapluies de Cherbourg. Ne me quitte pas


La compréhension d'une triste jeunesse viendra bien des années plus tard, quand j'oserai mettre en doute le bien fondé de mon éducation et la croyance absolue de l'amour de mes parents.



10 ans



 

11ans




12 ans


 







Partager cet article
Repost0
12 mai 2020 2 12 /05 /mai /2020 16:58

 

 

 tamponagence.jpg
 


AGENCE DE PRESSE BERNAND 21 février 1962 (JO du 02.03.1962)

 

 

 

 

avant l'Agence de Presse  il existait le Studio Bernand

 

 

 

papieralettreagence.jpg

 

 

 

 

 

et encore avant

 

 

 

cartedepresseblackstar.jpg

Partager cet article
Repost0
10 mai 2020 7 10 /05 /mai /2020 00:00

 

 

  Paul Anka. You are my destiny


La bonne nouvelle c'est que je ne retourne pas en pension.

Cours Monceau au coin de la rue du même nom et du boulevard Haussmann, je n'en garde pas un bon souvenir.
J'ai raté l'examen d'entrée au lycée Racine derrière la gare Saint-Lazare,
moi qui étudie toujours en tablier d'écolière, la couleur suivant les saisons, je suis très intimidée par les vêtements de toutes les élèves et pas à l'aise du tout dans cette ambiance, dans ces bâtiments.
Ce n'est pas pour cela que je rate l'examen, tout simplement je  grandis mal, la tête ailleurs.

Je suis une enfant pas très gaie, boudeuse, la tête remplie de fuite, de rêves.

Jupon en dentelles et rubans, jupon à cerceau, pantalon à pont en drap de laine bleu marine et pattes d'ef, robe vichy, coton dans le soutien gorge, interdiction de porte-jarretelle et autorisation du collant, traits "banane" sur les paupières supérieures,  et la petite brosse sur laquelle je crache avant de la passer sur la boite de Rimmel noir,  cheveux crêpés, coupe à la Sylvie Vartan, "âge tendre et tête de bois".

J'y passe deux ans, je travaille mal, les parents me paient des cours particuliers de maths, je vole un parapluie à une élève un soir de pluie, parapluie que j'abandonne une fois rentrée dans le métro, je fugue.

Avec mon frère A. un jeudi au lieu d'aller visiter le Musée du Louvre avec le Touring Club de France où nous sommes inscrits pour des sorties, nous nous promenons dans Paris.
Le soir venu maman est en face chez ses amis Nirva et Manuel, Papa est au théâtre en prise de vues, et nous décidons mon frère A. et moi  de quitter la maison.
Quelque argent volé dans le petit coffre vert du bureau et nous allons dans un  cinéma des  Champs Elysées.
Je ne sais plus quel film nous avons vu.
Là par terre à la fin de la séance aux pieds des fauteuils il y a un porte monnaie que nous n'osons pas ramasser.
Nous envisageons qu'il a été déposé là pour nous piéger.
Il est tard, c'est la nuit.
Nous savons que l'heure est passée, que les parents doivent commencer à s'inquiéter et que nous sommes vraiment partis.
Un peu inquiets nous marchons dans les rues et décidons de nous réfugier dans le hall d'entrée de l'immeuble de Marie-France une amie du Cours Monceau.
Nous nous cachons.
Le temps passe, l'aube arrive, nous entendons l'ascenseur, les pas d'une  personne qui  descend et approche.
Mon frère me prend dans ses bras et me dit :"Jouons aux amoureux". 
Par malchance nous renversons le  grand couvercle en fer de poubelle, un boucan du diable.
Nous filons.
Au petit jour nous prenons le métro et arrivons à une porte de Paris.
Auto-stop pour la première fois.
Un camion s'arrête qui va en Bretagne.
Quelques questions posées sur nous et nous mentons : une grand-mère malade à rejoindre.
Des kilomètres, puis arrêt dans un routier, nous repartons.
Le chauffeur sent l'alcool et stoppe sur la bas-côté de la route pour dormir. Il me propose de m'allonger dans la couchette avec lui et là mon frère comprend la situation, et lui dit de ne pas me toucher.
Nous repartons et quittons le chauffeur à l'entrée  de Nantes.
Perdus, ne sachant pas quoi faire nous allons au commissariat de police.
Les policiers nous questionnent, appellent les parents et nous offrent des sandwiches.
Ma mère arrive, et je me souviens que nous visitons le Musée d'Anne de Bretagne avant de prendre un train de retour pour Paris.
Un peu de culture ne nuit pas et devant des enfants butés cela aide à communiquer.
Quelle famille !
Je les aime pour tout cela.
Arrivés à la maison mon père m'explique les dangers de se retrouver si jeune dans ce vaste monde et me parle du viol.

Explication de mon absence en cours,  moi je me vante auprès des copines et raconte fièrement ma fugue.
La directrice du Cours Monceau est la femme du directeur de l'Opéra de Paris, madame Dirant, ça la fiche mal !
Alors que je dois passer le brevet dans une école du XVIIIe, je traîne place Blanche autour des manèges forains et c'est sur les auto-tamponneuses que je rencontre l'homme avec qui je perds ma virginité.
L'après-midi après les épreuves je me promène dans ce quartier que je connais peu, pas si loin de chez moi, mais loin de l'ambiance de la rue de Richelieu.
Je l'aperçois près de la caisse du manège, il est grand,  costaud, un peu voyou et je suis
envahie d'une sensation nouvelle, le désir.


Nous nous regardons, il m'aborde, nous parlons, il échange des grossièretés avec d'autres hommes sur les filles dans les voitures  dans la fureur des  chocs métalliques et de la musique tonitruante, il raconte qu'il "a des filles sur le trottoir".
Je suis une jeune fille sage, égarée dans ce quartier, il le sait,  cela se voit.
Le deuxième jour au lieu de passer l'examen, je descends la rue Pigalle avec lui et j'entre dans un hôtel de passe.
Un petit hôtel tenu par une vietnamienne en robe rouge brodée de fils brillants, elle le salue, ils semblent se connaitre.
Un escalier étroit qui grimpe sur quatre étages, une chambre.

http://www.icone-gif.com/gif/maisons/radio/maison_radio09.gif

Un grand lit, une radio à pièces qui joue "Besame mucho".
Moi en twin-set angora bleu ciel ras du cou avec petit bouton en nacre dans la nuque,  je ne l'ai pas enlevé, juste soulevé par cet homme. Allongée sur le dos l'image de son corps sans visage qui bouge sur moi, appréhension, une douleur, une brûlure et quelques traces de sang sur un drap.
Mes parents soupçonnent mon absence à l'examen et je mens.
Lorsque le lendemain ce garçon téléphone et me demande, ma mère écoute la communication depuis un autre poste téléphonique de l'agence et comprend.
Je sursaute quand j'entends sa voix.
Elle intervient dans la conversation et lui intime brièvement mais fermement de ne plus jamais me contacter sous peine de poursuites judiciaires car je suis mineure. 
Souvenir vague de ce bref moment, il a trente ans, il est garagiste vers Vaucresson.
Plus jamais de nouvelles.
Juste surveillance de ma mère en cas d'une possible chaude-pisse et surtout la venue de  mes prochaines règles.
On aime physiquement pour la première fois comme on peut,
alors on couche.
Que penser de tout cela ?
Aujourd'hui encore je ne sais pas,  ce n'est  pas un mauvais souvenir car le désir de cet homme est toujours présent.
Je suis  la  jeune fille pensionnaire du Sacré-Coeur à qui  l'on a inculqué que l'amour est sale et qu'aimer n'est pas coucher, alors je couche sans aimer.

Il est la réalité de mes fantasmes.

Je redouble  la troisième.


Partager cet article
Repost0
8 mai 2020 5 08 /05 /mai /2020 00:00

 




Chubby Checker,Lets twist again,


Les années passent...

Il  n'y a pas de grandes démonstrations de tendresse, nous nous embrassons peu, rarement dans les bras pour des câlins mais l'amour est là.
Education sévère faite de  discipline, de rigueur et de pas un mot plus haut que l'autre.

Je suis fière de mes parents je les trouve beaux, à leur place dans cette vie.
Je sais aussi qu'ils travaillent comme des fous, je comprends pourquoi la pension, les vacances loin, les profs privés, mais pas le temps de nous aimer.
Cette  vie organisée, jeune cela me convient, mais je sais  très vite que je ne suis pas à ma place, que je désire autre chose : des grands espaces, des rencontres autres que celles convenues.
Je suis trop rangée, je cherche des bagarres, des conflits qui de toutes façons vont venir en grandissant.
Et ça je ne le sais pas.
Mais même après tout ce que j'ai voulu connaître et connu, vivre à ma façon et vécu,  ce qui demeure, ce
qui reste, ce que je suis c'est  l'enfant, la fille de mes vingt premières années auprès d'eux.
Années d'une enfance choyée, gâtée, prestigieuse.


La rencontre d'Albert Camus,

camusphotobernand.jpg


de Paul Belmondo chez lui dans son atelier, de Gérard Philippe, celle de Charles Denner... et toute la culture de cette époque.




En sortie  avec le pensionnat au TNP, tout le monde paye sa place sauf moi qui bénéficie d'une baignoire.
Pour les représentations du Bourgeois Gentilhomme par les élèves de la pension, mon père  fait venir Monsieur Brun costumier des Studios des Buttes-Chaumont.

Je joue un marmiton.

Une amie va voir un spectacle de Sacha Distel, Sylvie Vartan, Paul Anka à l'Olympia, je lui donne des photos...
C'est vrai que je les  prends en douce dans les tiroirs de l'Agence au bureau le soir.
Et nous toutes,  amoureuses de Jacques Charrier, de Alain Delon... elles auront toutes des photos...

Les répétitions où j'accompagne mon père pour les prises de vue, comme ce jour où Yves Montand en répétition au théâtre du Gymnase Marie Bell prend à partie les photographes.
Mon père qui est sur scène lui parle calmement, Montand s'enflamme très rapidement et très  violemment,  mon père lui dit que si sa notoriété existe c'est en en partie grâce aux photographes. Il se calme et reprend la répétition.

Les billets retirés aux contrôles des théâtres, la scène, les coulisses.


Robert Hirsch époustouflant Raskolnikov dans les Frères Karamazov à la Comédie Française, où je le vois une fois se fâcher et lancer une superbe diatribe contre un spectateur désagréable,
et en tonitruant Bouzin dans Un Fil à la Patte toujours au Français.
Michel Simon qui n'habite pas loin de la rue de Richelieu dans le 2e et que je vais 
voir en répétition dans la pièce :"Du vent dans les branches de sassafras", au théâtre Gramont,
les Ballets du Marquis de Cuevas,
Carmen à l'Opéra de Paris, La Callas, Georges Prêtre,
le Vieux-Colombier, Bobino, l'Olympia,
l'Odéon  En attendant Godot et Oh ! les beaux jours, pour cette pièce  ma mère de longs moments, petit pinceau et encre noire repique les photos pour cacher les défauts des bras nus  de Madeleine Renaud,

le Grand-Guignol qui me fait frémir, le Théâtre en Rond, Medrano, Cirque d'hiver aussi sur glace, le Gala de l'Union des Artistes au Cirque d'hiver,
http://www.maisonjeanvilar.org/public/07_jean_vilar/historique/05_temoignages/medias/philippe1.jpg
la Passion sur le Parvis de Notre-Dame, le Lido, les Folies Bergères, papa et son ami  hongrois Michel Gyarmathy qui signe les revues.
robert-hirsh.jpg
 
ph020456.jpg
Photos Bernand

 




Je suis mon père dans tous les théâtres.
La carte de presse comme coupe-fil dans les cinémas.
Et puis le patin au Palais des Glaces Rond-Point des Champs-Elysées,
le Salon de l'Enfance au Grand Palais,
l'escrime avec Maitre Pierre Lacaze au Cercle Militaire de Saint Augustin
Les visites rue Grégoire de Tours à son ami luthier Alain Vian,
dans la beauté  des instruments tous les deux envahis de musique.

Le défilé du 14 juillet au balcon du Drugstore Publicis.

Mon père, cet immigré hongrois naturalisé français qui aime tant la France, mourra quelques années plus tard un 14 juillet.

Je suis construite de toutes ces richesses de ma jeunesse, et de cet amour lointain et bien élevé que me portaient mes parents pris dans la tourmente des années d'après guerre et celle non moins violente  de la réussite sociale et familiale.





Partager cet article
Repost0
6 mai 2020 3 06 /05 /mai /2020 00:00

 

 


Christian Leroyer enfant de la balle.
Il était à Monaco, avec son père lors de la création du Jardin zoologique.
Dans une lettre à mon père, Paul écrit :"moi aussi j'ai un petit bohèmien qui vient d'arriver".
Son fils.


A la fin des années soixante il va choisir de mourir aux barbituriques.

Dans sa chambre au Vieux Moulin son père le trouvera au matin, un verre d'eau sur la table de nuit, un message court.
Jamais plus Leroyer ne montera en haut de sa maison.
Il fera mettre un tissus indien mauve sur la porte de la chambre de son fils.
Ses costumes de scène resteront là-haut.

 

Christian leroyer panthères
Les gendarmes viennent, il est fou de rage et veut rester seul.
Puis le croque-mort veut emmener le corps de Christian au cimetière, Leroyer l'accueille avec un fusil.
Il transportera son fils seul.
Christian est  allongé  derrière les grilles dans  la voiture à la place des fauves.
Vous savez ce sentiment qu'on les femmes d'aimer un homme pour les chagrins qu'il a.
C'est pour ce sentiment, cet amour là pour un  ami de mon père que quelques  années plus tard entre deux voyages je suis allée habiter au Vieux Moulin de Valécourt.


Christian Leroyer un artiste, un enfant de la balle, un beau numéro  au Lido.

 

 



Après cet été amoureux de mes 13 ans sur la Côte d'Azur, je le revois que peu de fois.
Christian, nos vies sont différentes.
Il voyage lui aussi à travers le monde, mais moi la route pour la route, lui les spectacles, les contrats avec des cabarets.
Je ne sais pas pourquoi il a choisi de mourir.
Ma mère m'a parlé d'un chagrin d'amour, une fille brésilienne , elle a évoqué la drogue.
Je n'en ai par la suite jamais parlé avec Leroyer.

En 1967 dans la revue "Fascination" au Moulin Rouge
 


Lui le saltimbanque, il  vit  désormais et pour toujours au cimetière de Montjavoult.





 
Partager cet article
Repost0
4 mai 2020 1 04 /05 /mai /2020 00:00

Neil Sedaka. Oh Carol

 

Juste pour bien m'écoeurer, je continue à scanner quelques images du désastre advenu beaucoup plus tard dans cette histoire.

Juste pour sortir les tripes et raconter.
Le poids des photos sur le blog est limité, alors une disséminée par ci par là, pour dire la nausée...



 
Mais la musique joyeuse de ma jeunesse avant que tout éclate tel un orage d'été.
Partager cet article
Repost0
2 mai 2020 6 02 /05 /mai /2020 00:00

 

Green leaves of Summer, Alamo


A time to be reapin',
a time to be sowin'.
The green leaves of summer
are callin' me home.
'Twas so good to be young then,
in a season of plenty,
When the catfish were jumpin'
as high as the sky.

A time to be laughin'
a time to be livin'
A time to be courtin'
a girl of your own.
'Twas so good to be young then,
to be close to the earth,
And to stand by your wife
at the moment of birth.

A time to be reapin',
a time to be sowin'.
The green leaves of summer
are callin' me home.
'Twas so good to be young then,
with the sweet smell of apples,
And the owl in the pine tree
a -winkin' his eye.

A time just for plantin',
a time just for ploughin'.
A time just for livin',
a place for to die.
'Twas so good to be young then,
to be close to the earth,
Now the green leaves of summer
are callin' me home.


A la recherche d'une maison, nous partons plusieurs week-end mon père et moi en Normandie. Visites de maisons et le soir, lui joue à la roulette au Casino de Trouville et moi je vais à la salle de spectacles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est là que j'ai découvert les ballets russes grâce à la troupe d'Irina Grjebina  et que je suis tombée amoureuse je crois pour la première fois d'un corps masculin : un danseur de ballet russe   Nicolaï Popovsky.

 


 


Notre maison de Blonville-Terre


Amour de vacances avec la bénédiction des parents








Ma grand-mère Hermine est avec nous, et adore le Casino où elle va avec les parents.
Mes parents racontent que souvent elle se trompe et rafle la mise du voisin de table.
Elle ne croit pas aux Spoutnik et à la chienne Laïka dans l'espace.
Elle dit : "Encore un mensonge des Russes".
Quand un de ses petits-enfant, mon frère A. cache son reste de pain sous le rebord de son assiette elle le dénonce à mon père.
Tout cela en hongrois.
papaetmoisalonblonville1962.jpg




Partager cet article
Repost0