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Texte Libre

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un compteur pour votre site
8 mai 2020 5 08 /05 /mai /2020 00:00

 




Chubby Checker,Lets twist again,


Les années passent...

Il  n'y a pas de grandes démonstrations de tendresse, nous nous embrassons peu, rarement dans les bras pour des câlins mais l'amour est là.
Education sévère faite de  discipline, de rigueur et de pas un mot plus haut que l'autre.

Je suis fière de mes parents je les trouve beaux, à leur place dans cette vie.
Je sais aussi qu'ils travaillent comme des fous, je comprends pourquoi la pension, les vacances loin, les profs privés, mais pas le temps de nous aimer.
Cette  vie organisée, jeune cela me convient, mais je sais  très vite que je ne suis pas à ma place, que je désire autre chose : des grands espaces, des rencontres autres que celles convenues.
Je suis trop rangée, je cherche des bagarres, des conflits qui de toutes façons vont venir en grandissant.
Et ça je ne le sais pas.
Mais même après tout ce que j'ai voulu connaître et connu, vivre à ma façon et vécu,  ce qui demeure, ce
qui reste, ce que je suis c'est  l'enfant, la fille de mes vingt premières années auprès d'eux.
Années d'une enfance choyée, gâtée, prestigieuse.


La rencontre d'Albert Camus,

camusphotobernand.jpg


de Paul Belmondo chez lui dans son atelier, de Gérard Philippe, celle de Charles Denner... et toute la culture de cette époque.




En sortie  avec le pensionnat au TNP, tout le monde paye sa place sauf moi qui bénéficie d'une baignoire.
Pour les représentations du Bourgeois Gentilhomme par les élèves de la pension, mon père  fait venir Monsieur Brun costumier des Studios des Buttes-Chaumont.

Je joue un marmiton.

Une amie va voir un spectacle de Sacha Distel, Sylvie Vartan, Paul Anka à l'Olympia, je lui donne des photos...
C'est vrai que je les  prends en douce dans les tiroirs de l'Agence au bureau le soir.
Et nous toutes,  amoureuses de Jacques Charrier, de Alain Delon... elles auront toutes des photos...

Les répétitions où j'accompagne mon père pour les prises de vue, comme ce jour où Yves Montand en répétition au théâtre du Gymnase Marie Bell prend à partie les photographes.
Mon père qui est sur scène lui parle calmement, Montand s'enflamme très rapidement et très  violemment,  mon père lui dit que si sa notoriété existe c'est en en partie grâce aux photographes. Il se calme et reprend la répétition.

Les billets retirés aux contrôles des théâtres, la scène, les coulisses.


Robert Hirsch époustouflant Raskolnikov dans les Frères Karamazov à la Comédie Française, où je le vois une fois se fâcher et lancer une superbe diatribe contre un spectateur désagréable,
et en tonitruant Bouzin dans Un Fil à la Patte toujours au Français.
Michel Simon qui n'habite pas loin de la rue de Richelieu dans le 2e et que je vais 
voir en répétition dans la pièce :"Du vent dans les branches de sassafras", au théâtre Gramont,
les Ballets du Marquis de Cuevas,
Carmen à l'Opéra de Paris, La Callas, Georges Prêtre,
le Vieux-Colombier, Bobino, l'Olympia,
l'Odéon  En attendant Godot et Oh ! les beaux jours, pour cette pièce  ma mère de longs moments, petit pinceau et encre noire repique les photos pour cacher les défauts des bras nus  de Madeleine Renaud,

le Grand-Guignol qui me fait frémir, le Théâtre en Rond, Medrano, Cirque d'hiver aussi sur glace, le Gala de l'Union des Artistes au Cirque d'hiver,
http://www.maisonjeanvilar.org/public/07_jean_vilar/historique/05_temoignages/medias/philippe1.jpg
la Passion sur le Parvis de Notre-Dame, le Lido, les Folies Bergères, papa et son ami  hongrois Michel Gyarmathy qui signe les revues.
robert-hirsh.jpg
 
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Photos Bernand

 




Je suis mon père dans tous les théâtres.
La carte de presse comme coupe-fil dans les cinémas.
Et puis le patin au Palais des Glaces Rond-Point des Champs-Elysées,
le Salon de l'Enfance au Grand Palais,
l'escrime avec Maitre Pierre Lacaze au Cercle Militaire de Saint Augustin
Les visites rue Grégoire de Tours à son ami luthier Alain Vian,
dans la beauté  des instruments tous les deux envahis de musique.

Le défilé du 14 juillet au balcon du Drugstore Publicis.

Mon père, cet immigré hongrois naturalisé français qui aime tant la France, mourra quelques années plus tard un 14 juillet.

Je suis construite de toutes ces richesses de ma jeunesse, et de cet amour lointain et bien élevé que me portaient mes parents pris dans la tourmente des années d'après guerre et celle non moins violente  de la réussite sociale et familiale.





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