Coluche met sa notoriété au profit de la création des restos du coeur.
Il veut que ceux qui ne sont pas "encartés" par les organismes, les mairies,
ceux qui restent seuls,
ceux qui ne disent jamais leur misère,
puissent anonymement venir manger.
Automne 1985, je suis au BDE de l'ESCP,
déjà quelques bénévoles.
Organisation avec tous les BDE des Ecoles de Commerce en France.
On réfléchit à un logo.
Les dons commencent à arriver, les lettres d'encouragements, les insultes aussi,
un jour j'ouvre une lettre adressée à Coluche : papier toilette usagé à l'intérieur.
Mais aussi des blagues à diffuser à l'antenne, beaucoup de chèques, des propositions de nourriture de la part de commerçants, de restaurateurs.
Une boulangère offre 200 buches de Noël.
Il gare sa grosse américaine rose, passe à l'école, couilles et salopette,
il rit : "ils ont raison de plastiquer ma maison"
Avec Alexandre Lederman et un de ses amis nous sommes à Europe N°1
Je suis avec Laurent Cabrol nous recevons les appels pour l'émission de Coluche avec Maryse.
Un restaurateur normand d'origine algérienne veut offrir des repas tous les soirs.
Réflexe de Laurent Cabrol :
" A t-il un accent ?"
Leçon de journalisme.
Car Coluche pour certains passe pour raciste.
Arrivent un jour Pierre Bonte et Jean-Jacques Goldman et nous allons dans une cabine écouter pour la première fois la chanson des restos du coeur.
Des réunions où me rejoint mon amie Béatrice Azzaro,
il y a là Marie, Paul,
Jean-Michel Vaguelsy si proche de Coluche.
Les emplacements à trouver,
faut-il envahir les Tuileries de nuit avec les forains ?
La banque alimentaire,
les rencontres hostiles à la Mairie de Paris.
Et puis un chapiteau rayé rouge et bleu prêté par un cirque.
Sur le terrain de l'héliport de Paris, derrière le Sofitel.
J'en suis la responsable.
Tous les matins recevoir le camion, décharger, préparer les sacs de riz, les boites, les produits frais, le pain...
Et la foule qui arrive.
Distribution.
Une dame âgée demande des boites de conserve,
EDF : coupure du gaz,
il lui reste du temps jadis que son manteau de vison.
Des clochards avec leur chien : double portion.
Des enfants dans la file d'attente : distribution de chocolat.
Des histoires à dormir debout pour certains qui tentent de se justifier dans l'attente d'héritage, de gros lots, pour ne pas oser, ne pas ressembler aux autres, la honte.
Fin de distribution au printemps 1986.
Je téléphone à Coluche chez lui Parc Montsouris.
Des personnes veulent le remercier.
"Ma poule c'est gentil mais je n'ai pas le temps"
19 juin 1986 je suis aux Jardins des Tuileries avec mes amis forains
le bruit court dans tout Paris
Il est mort.
Hiver 1986-1987
je suis dans les bureaux de la rue Lafayette.
et toujours la FAIM.
PUTAIN de CAMION
Mais tu l'as ta Loi Coluche
http://www.restosducoeur.org/presentation.php
