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Texte Libre

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ici commence l'histoire...
il suffit de tourner les pages
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un compteur pour votre site
2 août 2018 4 02 /08 /août /2018 19:36

 

 

Rôles de jeunes premiers tendres et romantiques.

 French Cancan (1953) de Jean Renoir,

  Les mauvaises rencontres (1955) d'Alexandre Astruc

 La vie conjugale (1963) d'André Cayatte.

  Marius des Misérables (1958) de Jean-Paul Le Chanois

Shakespeare dans Paris nous appartient (1961) de Jacques Rivette.

 

 chanson,

 télévision

  théâtre



Au théâtre, il figure notamment dans Polyeucte au Vieux-Colombier.
A la télévision, il participe à de nombreux feuilletons et dramatiques,

dont La cerisaie de Tchekhov, réalisé par Stellio Lorenzi

ou Anthony d'Alexandre Dumas, réalisé par Jean Kerchbron.

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30 juillet 2018 1 30 /07 /juillet /2018 12:37

 

CABARET MOUFFETARD 2011

 

 

L'association
« AUTOUR DE PATRICK DENY »
présentera
Lundi 21 NOVEMBRE
au Théâtre Mouffetard
73, rue Mouffetard Paris (5e)
Métro Censier Daubenton

« CABARET MOUFFETARD 2011 »
8e édition

Auteur compositeur interprète venu à la chanson dans la mouvance des cabarets d'après 1968, notamment ceux du quartier Mouffetard à Paris, Patrick DENY (1948-1991) a laissé une œuvre riche, exigeante, et surtout très personnelle.

Pour la faire revivre, l'association créée autour de son nom propose chaque année depuis 2004 un spectacle mêlant à des chansons et poèmes de Patrick DENY des titres d'auteurs d'hier et d'aujourd'hui.
Avec :

Vania ADRIEN-SENS, ALEXIS, Jules BOURDEAUX,
Hervé CELCAL et Caroline FABER, Marc HAVET,
JOURDÀA, Claude MANN, Gérard QUITTOT
accompagnés par

Hervé CELCAL (piano), Claude GAISNE (guitare) et SLOAN (percussions)

Tarif normal : 15 € - Tarif réduit : 12 €

Réservations : 01 42 59 75 13

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28 juillet 2018 6 28 /07 /juillet /2018 13:14

 

 

 


Gabriel García Márquez

 

Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m’offrait un morceau de vie, je profiterais de ce temps du mieux que je pourrais.


Sans doute je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais tout ce que je dirais.
Je donnerais du prix aux choses, non pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles représentent.


Je dormirais peu, je rêverais plus, sachant qu’en fermant les yeux, à chaque minute nous perdons 60 secondes de lumière.


Je marcherais quand les autres s’arrêteraient, je me réveillerais quand les autres dormiraient.


Si Dieu me faisait cadeau d’un morceau de vie, je m’habillerai simplement, je me coucherais à plat ventre au soleil, laissant à découvert pas seulement mon corps, mais aussi mon âme.


Aux hommes, je montrerais comment ils se trompent, quand ils pensent qu’ils cessent d’être amoureux parce qu’ils vieillissent, sans savoir qu’ils vieillissent quand ils cessent d’être amoureux !


A l’enfant je donnerais des ailes mais je le laisserais apprendre à voler tout seul.


Au vieillard je dirais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais seulement avec l’oubli.


J’ai appris tant de choses de vous les hommes… J’ai appris que tout le monde veut vivre en haut de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur se trouve dans la manière d’y arriver.
J’ai appris que lorsqu’un nouveau né serre pour la première fois, le doigt de son père, avec son petit poing, il le tient pour toujours.
J’ai appris qu’un homme doit uniquement baisser le regard pour aider un de ses semblables à se relever.
J’ai appris tant de choses de vous, mais à la vérité cela ne me servira pas à grand chose, si cela devait rester en moi, c’est que malheureusement je serais en train de mourir.


Dis toujours ce que tu ressens et fais toujours ce que tu penses.

Si je savais que c’est peut être aujourd’hui la dernière fois que je te vois dormir, je t’embrasserais très fort et je prierais pour pouvoir être le gardien de ton âme.

Si je savais que ce sont les derniers moments où je te vois, je te dirais "je t’aime" sans stupidement penser que tu le sais déjà.


Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne souvent une autre possibilité pour faire les choses bien, mais au cas où elle se tromperait et c’est si c’est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t’aime, que jamais je ne t’oublierais.


Le lendemain n’est sûr pour personne, ni pour les jeunes ni pour les vieux.


C’est peut être aujourd’hui que tu vois pour la dernière fois ceux que tu aimes. Pour cela, n’attends pas, ne perds pas de temps, fais le aujourd’hui, car peut être demain ne viendra jamais, tu regretteras toujours de n’avoir pas pris le temps pour un sourire, une embrassade, un baiser parce que tu étais trop occupé pour accéder à un de leur dernier désir.


Garde ceux que tu aimes prés de toi, dis leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux, aime les et traite les bien, prends le temps pour leur dire ‘je regrette’ ‘pardonne-moi’ ‘s’il te plait’ ‘merci’ et tous les mots d’amour que tu connais.


Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande la force et la sagesse pour les exprimer.


Dis à tes amis et à ceux que tu aimes combien ils sont importants pour toi.

Envoie cette lettre à tous ceux que tu aimes, si tu ne le fais pas, demain sera comme aujourd’hui. Et si tu ne le fais pas cela n’a pas d’importance. Le moment sera passé.

Je vous dis au revoir avec beaucoup de tendresse".

 

 

 

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26 juillet 2018 4 26 /07 /juillet /2018 04:04

 

 

 

 

queenofficial

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24 juillet 2018 2 24 /07 /juillet /2018 09:00

Take This Waltz


Now in Vienna there are ten pretty women
There's a shoulder where death comes to cry
There's a lobby with nine hundred windows
There's a tree where the doves go to die
There's a piece that was torn from the morning,
And it hangs in the gallery of frost_
Ay,ay,ay,ay
Take this waltz, take this waltz,
Take this waltz with the clamp on its jaws

I want you, I want you, I want you
An a chair with a dead magazine
In a cave on the tip of the lily
In some hallway where love's never been
On a bed where the moon has been sweating
In a cry filled with footsteps and sans
Ay, ay ay ay
Take this waltz, take this waltz
Take its broken waist in your hand

This waltz, this waltz, this waltz, this waltz
With its very own breath
Of Brandy and death
Dragging its tail in the sea

There's a concert hall in Vienna
Where your mouth had thousand reviews
There's a bar where the boys have stop talking
They've been sentenced by the blues
Ah! But who is it climbs to your picture
With a garland of freshly cut tears?
Ay, ay ay ay
Take this waltz, take this waltz
Take this waltz, it's been dying for years

There's an attic where children are playing
Where I've got to lie down with you soon
In a dream of Hungarian lanterns
In the mist of some sweet afternoon
And I'll see what you've chained to your sorrow
All your sheep and your lilies of snow
Ay, ay ay ay
Take this waltz, take this waltz
With it's “I'll never forget you, you know?”

And I'll dance with you in Vienna
I'll be wearing a river's disguise
The hyacinth wild on my shoulder
My mouth on the drew of your thighs
And I'll bury my soul in a scrapbook
With the photographs there and the moss
And I'll yield to the flood of your beauty
My cheap violin and my cross
And I'll carry me down on your dancing
To the pools that you lift on your wrist
O my love, o my love
Take this waltz, take this waltz
It's yours now. It's all that there is.
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22 juillet 2018 7 22 /07 /juillet /2018 14:19

 

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20 juillet 2018 5 20 /07 /juillet /2018 18:27

Neuf repas avant l'anarchie


Traduction de l'article "Nine meals from anarchy – how Britain is facing a very real food crisis"

 

(http://www.dailymail.co.uk/news/article-1024833/Nine-meals-anarchy--Britain-facing-real-food-crisis.html)


L'expression «Neuf repas avant l'anarchie» ressemble plus au titre d'un mauvais film hollywoodien qu'à une menace réelle.
C'est pourtant l'expression utilisée par Lord Cameron de Dillington, un agriculteur qui a été le dirigeant de la Countryside Agency – agence parapublique mise en place par Tony Blair à une époque où il prétendait se soucier de la campagne - pour décrire à quel point l'offre alimentaire en Grande-Bretagne est actuellement en péril.
Bien avant les autres, Cameron a vu le risque qu'une véritable crise alimentaire frappe ici en Grande-Bretagne, au 21e siècle, et pas seulement dans les pays pauvres du Tiers-Monde.
Voici le scénario. Imaginez un arrêt brutal des livraisons de pétrole, un arrêt soudain de l'essence qui coule régulièrement des pompes dans les moteurs des camions qui livrent les aliments à travers le pays et qui garnissent les rayons des supermarchés dès qu'un produit vient à manquer.
Si les camions ne circulaient plus, on commencerait à s'inquiéter et nous irions dans les magasins, pour remplir nos garde-mangers. À la fin de la première journée, s'il n'y avait toujours pas d'essence, les rayons seraient déjà plutôt dégarnis. Imaginez, alors, la deuxième journée : votre quatrième repas, le cinquième et le sixième. Ce serait la panique. Troisième jour : toujours pas d'essence.
Que se passerait-il alors ? Avec la sensation de faim et aucune idée de combien de temps il faudrait pour que les supermarchés soient réapprovisionnés, combien de temps se passerait-il avant que ceux qui n'avaient pas fait suffisamment de stocks aillent commencer à voler leurs voisins ? Ou aillent piller ce sur quoi ils pourraient mettre la main ?
Il y a environ 11 millions de jardiniers en Grande-Bretagne, mais vos délicieux pois d'été n'iront pas loin lorsque vos enfants seront affamés et que les fèves au lard seront épuisées.
Lord Cameron estime qu'il ne faudrait que neuf repas - trois jours entiers sans livraisons dans les supermarchés - avant que la loi et l'ordre ne commencent à se dégrader, que la rue ne sombre dans le chaos.
Une hypothèse exagérée pour la Grande-Bretagne, l'une des premières nations du monde ? Pas du tout. Parce que c'est exactement ce qui s'est passé aux États-Unis à la suite de l'ouragan Katrina. Les gens ont pillé pour se nourrir et nourrir leurs familles.
Si un drame similaire devait arriver en Grande-Bretagne, nous nous leurrons si nous croyons que nous ne serions pas témoins de crimes et de désordres similaires.
Aujourd'hui, la Grande-Bretagne est confrontée à une véritable crise. Certes, ce n'est pas la menace d'un phénomène aussi soudain et terrifiant que l'ouragan qui a frappé la Nouvelle-Orléans. Mais dans sa capacité à causer des difficultés et des privations généralisées à l'échelle nationale, un évènement de cet ampleur est tout aussi redoutable.
Les prix du pétrole sont en augmentation - 120 $ le baril cette semaine, en hausse de 23 pour cent depuis le début de l'année [note : l'article date de juin 2008] - et le coût est ressenti par chacun d'entre nous qui a vu augmenter le coût des denrées alimentaires.
Cette semaine, le British Retail Consortium a révélé que les prix alimentaires avaient augmenté de 6%, le chiffre le plus élevé depuis que ces enregistrements ont commencé, de 4,7% en avril et de 4,1% en Mars.
À la base, les raisons de cette inflation des produits alimentaires sont de deux ordres : la demande croissante (en particulier en Inde et en Chine) et l'augmentation des coûts de production. La demande croissante avait été prévue depuis des années, mais l'augmentation des coûts de production est plus inattendue.
La sagesse conventionnelle veut que, à l'ère de la mécanisation, le coût de production des aliments que nous mangeons devrait diminuer à mesure que la technologie trouve de nouvelles façons d'améliorer les rendements et minimiser les coûts du travail. Mais un problème n'avait pas été pris en compte. Les méthodes de production sont désormais telles que 95 pour cent de tous les aliments que nous consommons aujourd'hui dans le monde dépendent du pétrole. L'or noir est nécessaire à tous les stades de la production alimentaire mondiale : dans les engrais, la mécanisation, le transport et les emballages.
Par exemple, élever une seule vache à la ferme et la mettre sur le marché nécessite l'équivalent de six barils de pétrole - assez pour conduire une voiture de New York à Los Angeles.
Incroyable? Une analyse des granulés de fourrage qui servent à nourrir la grande majorité des vaches de boucherie a montré qu'ils étaient constitués d'ingrédients qui venaient de six pays différents. Pensez au carburant nécessaire pour transporter tout ceci dans le monde entier.
Maintenant, prenez en compte le diesel utilisé par les véhicules agricoles, l'empreinte carbone des engrais chimiques utilisés par la plupart des fermes d'élevage non biologiques, l'énergie nécessaire pour transporter une vache à l'abattoir et sa transformation. Les quantités de pétrole s'additionnent vite.
Alors que le prix du pétrole a augmenté, le coût des aliments a suivi - et je crains que cela n'empire. L'ère de la nourriture à bon marché est terminée - et cela aura des répercussions non seulement sur nos notes de supermarché, mais aussi sur l'ensemble de l'économie.
Il y a cinquante ans, l'alimentation représentait environ 30% du budget moyen des ménages. Aujourd'hui, on est plus proche de 9% : en d'autres termes, la nourriture bon marché n'a pas seulement aidé à contenir l'inflation, elle a aussi permis l'essor de la consommation d'après-guerre.
Alors que nos besoins de base - la nourriture dans nos assiettes – étaient satisfaits à des coûts de moins en moins élevés, nous avons eu de plus en plus pour dépenser pour notre confort : télévisions à écran plat, vacances à l'étranger, amélioration de l'habitat, etc.
C'est tout ceci qui est sur le point de changer de façon importante. Une nouvelle ère d'austérité est à venir, et nous ne sommes pas prêts à en affronter l'ampleur et les effets. En tant qu'agriculteur moi-même, qui dirige une petite exploitation dans le Somerset, j'ai été l'un des premiers à sentir le vent du changement, quand le prix des aliments pour animaux a augmenté.
A cette époque l'année dernière, nourrir l'un de mes cochons me coûtait environ £7,50 par mois. Aujourd'hui, ce chiffre est plus proche de £15 par mois, alors que le prix du blé a augmenté à environ £ 180 la tonne1. Au cours de l'année écoulée, le prix du blé a doublé, ce qui a non seulement conduit à l'augmentation du prix du pain, mais aussi à des manifestations d'éleveurs de porcs obligés d'abandonner leurs exploitations.
Dans un rapport publié jeudi dernier, 18 organismes de bienfaisance ont constaté que de nombreux handicapés et retraités pauvres sont amenés à réduire leurs apports alimentaires pour pouvoir payer leurs soins à domicile ou leur transport vers leur centre de soins de jour.
Sue Bott, directeur du Centre National pour la Vie Autonome, a déclaré : "La réalité choquante, c'est que les gens sont forcés de choisir entre se nourrir correctement et utiliser les services de soins essentiels". Voilà pour notre société civilisée.
Ce n'est pas seulement une question de coût, mais une pénurie réelle. Aux États-Unis, les livraisons de riz sont si faibles que le géant de la distribution Wal-Mart a rationné la quantité que chaque client peut acheter.
Est-ce la perspective qui nous attend ? Une vie de rationnement telle que l'un de mes parents l'a connue dans l'immédiate après-guerre ? Quand nous faisions durer les moindres rations de jus d'orange et que la banane était un plaisir dont nous ne pouvions bénéficier ?
Si oui, comment une nation qui a pris l'habitude d'avoir ce qu'elle veut, quand elle veut, peut-elle faire face ? Nous ne sommes pas plus habitués à la privation réelle que nous ne le sommes aux pandémies qui ont coûté tant de vies aux britanniques il y a un siècle.
Pourtant, ce qui est vraiment choquant, c'est que le gouvernement n'a pris aucune mesure pour se préparer à cette possibilité. En effet, il a totalement échoué à résoudre les problèmes vitaux liés à notre approvisionnement alimentaire et à sa sécurité.
1 Cette année, le cours du blé a varié entre 130 et 280 euros selon latribune.fr (http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/20110729trib000639563/meteo-et-marches-fous-mettent-les-agriculteurs-sur-la-paille.html)
Pendant des années, les experts qui ont averti que les effets combinés du changement climatique et de l'épuisement du pétrole vont converger et nous plonger dans une crise alimentaire ont été ignorés.
John Krebs, ancien président de la Food Standard Authority (FSA), m'a dit récemment que non seulement la question n'est pas prise en considération, mais elle a même été moquée quand quelqu'un a osé suggérer qu'un pays en apparence aussi généreux que le nôtre pourrait un jour se trouver face à une pénurie alimentaire. Mais la Grande-Bretagne, en tant que nation insulaire, est particulièrement vulnérable. Nous n'avons pas été auto-suffisants depuis la fin du 18e siècle, et la situation se dégrade rapidement.
En 1995, 27% des denrées alimentaires au Royaume-Uni ont été importées. En 2006, le chiffre était de 37%. La situation est évidemment plus critique dans les villes : Londres importe plus de 80% de son alimentation et une pénurie la frapperait encore plus durement.
La situation est aggravée, bien entendu, par le fait que, pour l'approvisionnement sur le marché mondial, nous devons faire concurrence à d'autres nations, plus nombreuses que jamais.
Pendant des siècles, le régime chinois typique était composé de riz et de légumes, mais en même temps que les Chinois migrent massivement vers les villes naissantes, leur régime alimentaire change. En 1962, le Chinois moyen a consommé environ 4 kg de viande par an, en 2005, ce chiffre était de 60 kg et en voie d'augmentation.
Ceci a induit une énorme pression non seulement sur les prix, mais sur les ressources naturelles nécessaires pour faire face à cette demande accrue.
Ce n'est pas simplement que nous n'avons pas assez de terres pour cultiver les céréales pour nourrir les animaux qui vont nous nourrir à leur tour. Au cours des deux dernières décennies, la pression sur nos ressources naturelles a augmenté à un tel niveau que de nombreux experts le croient insoutenable.
Par exemple, aux États-Unis, alors que les agriculteurs cherchaient à augmenter la production, l'utilisation des pesticides issus d'hydrocarbures a été multipliée par 33, la structure du sol est fragilisée en raison de la surexploitation et de la monoculture, et pourtant, chaque année, plus de récoltes sont détruites par des ravageurs.
Le monde a aussi une offre limitée en eau douce, mais 70 pour cent de toute cette eau est utilisée pour l'agriculture, et souvent gaspillée inutilement.
Par exemple, il faut quatre litres d'eau pour faire pousser une seule tige de haricot vert du Kenya alors qu'ici, en Grande-Bretagne, nous les importons par tonnes - et ces haricots proviennent officiellement d'un pays souffrant d'un «stress hydrique». Et c'est avant que nous ne prenions en compte le changement climatique, dont beaucoup estiment qu'il rendra de vastes étendues de terres peu productives.
Certes, l'agriculture intensive ne fait qu'ajouter au problème: selon l'ONU, l'élevage représente aujourd'hui un cinquième des émissions mondiales de gaz à effet de serre, en raison du déboisement et du méthane émis par les bovins.
Le résultat net est une crise imminente dont l'envolée des prix pétroliers pourrait simplement être le coup d'envoi.
À cet égard, la domination des supermarchés dans la distribution alimentaire britannique contribue massivement à notre vulnérabilité. La hausse des prix de l'énergie a un impact immédiat sur un grand nombre des pratiques courantes des géants de l'alimentation.
Leur dépendance à l'égard des camions diesel pour leurs "livraisons juste à temps" et leurs "entrepôts sur roues" ; leurs emballages en plastique et le transport d'aliments transformés ou de matières premières à travers le monde signifie que nos supermarchés ont été frappés doublement par le prix élevé du pétrole. Combien de temps encore, la société de fruits de mer Young d'Écosse trouvera-t-elle économique de transporter ses crevettes par avion en Thaïlande pour les faire nettoyer et décortiquer, avant de les renvoyer en Écosse pour l'emballage ?
Durant les manifestations liées au prix des carburants de septembre 2000, nous avons eu un aperçu de la façon dont même la fourniture de denrées alimentaires de base est dépendante du pétrole: Justin King, le directeur général de Sainsbury, a prévenu Tony Blair que "nous serons en rupture de stock dans les jours, pas semaines" si les manifestations se poursuivaient.
Aujourd'hui, nous abordons un problème à plus long terme. Selon Tim Lang, professeur de politique alimentaire à la City University de Londres: «Nous marchons comme des somnambules vers la crise."
Pourtant, même aujourd'hui, le gouvernement n'a pas pris conscience de l'urgence du problème. En effet, il n'a même pas de moyens cohérents de prise de contrôle de la situation. La nourriture et les questions connexes sont couvertes à l'heure actuelle par pas moins de 19 ministères différents.
Lorsque j'ai interrogé Joan Ruddock pour savoir si le gouvernement allait modifier sa politique pour autoriser les éleveurs de porcs à nourrir leurs animaux avec des pâtées fabriquées à partir de restes alimentaires (une pratique interdite après l'épidémie de fièvre aphteuse), elle a répondu qu'elle ne pouvait pas répondre à la question puisqu'elle tombait sous la juridiction d'un autre ministère.
C'est de la folie. La nourriture, ainsi que le logement et la sécurité, est l'un de nos besoins les plus élémentaires. Le professeur Lang estime que seul un changement radical de notre alimentation – moins de viande et plus de légumes et de céréales - pourrait régler le problème à long terme.
Mais en attendant, l'alarme doit sonner partout dans Westminster sur l'ampleur et l'impact de la crise alimentaire imminente. Que l'alerte "être à neuf repas de l'anarchie» soit plus qu'une menace lointaine ou improbable.

 

 

 

http://storage.canalblog.com/57/71/336828/67513712.pdf

 

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20 juillet 2018 5 20 /07 /juillet /2018 18:17
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18 juillet 2018 3 18 /07 /juillet /2018 18:47

 

 

 

 

Yes Men, la tournée des pastiches

Le film du duo d’activistes passés maîtres dans l’art de l’imposture. Dans leur viseur, les dérives des multinationales et du capitalisme.

par Marie Lechner

 

Les Yes Men refont le monde, documentaire d’Andy Bichlbaum et Mike Bonnano. Arte, 20 h 45

 

Il fallait voir la mine des New-Yorkais ce matin gris du 12 novembre 2008, les yeux écarquillés sur les titres du New York Times, ­stupéfaits et ravis  : fin de la guerre en Irak, le Patriot Act abrogé, la réforme du système de santé entérinée, une loi sur le revenu maximum adoptée, l’extension des pistes cyclables… Une ­semaine à peine après l’élection d’Obama, le monde avait changé. « C’est un journal de rêve, c’est comme si on se réveillait et tout ce qu’on souhaitait était devenu réalité », dit une passante.

Impossible  ? Peut-être, mais on pourrait en dire autant de ces deux gars qui, le 3 décembre 2004, entrent dans le studio de la BBC en tant que représentants d’une grande multinationale et annoncent sur les ondes et écrans du noble service public britannique que « Dow Chemical accepte l’entière responsabilité de la catastrophe de Bhopal ». Un séisme, le jour du 20e anniversaire de la plus grande catastrophe industrielle de l’histoire, qui avait fait 15 000 victimes suite aux émanations de gaz mortel qui s’étaient échappées de l’usine de pesticides américaine. Dow Chemical avait toujours décliné toute responsabilité, et voilà que son porte-parole, Jude Finisterra, annonce avoir « dégagé 12 millions de dollars pour indemniser enfin les victimes » (Libération du 4 décembre 2004) avec pour effet immédiat une chute de 3 % du cours de l’action. Sauf que Finisterra n’existe pas, et que l’édition du New York Times est un faux. Les auteurs de ces brillantes impostures sont les Yes Men, gonzo activistes qui n’en sont pas à leur premier coup d’éclat.

Docu fait maison, Les Yes Men refont le monde, diffusé ce soir sur Arte et qui sort en salles aux Etats-Unis le 7 octobre, est une réjouissante virée en compagnie de deux héroïques types en costard cravate, jamais à court d’idées pour faire éclater au grand jour les injustices. Les Yes Men (« les béni-oui-oui ») sont un mélange de Borat pour l’art du travestissement et de la farce azimutée, et de Michael Moore pour leur capacité à pointer les dysfonctionnements du capitalisme mondialisé. De préférence en se faisant passer pour un de ses repré­sentants.

Andy Bichlbaum, 46 ans, et Mike Bonnano, 41 ans, (deux des nombreux pseudos de Jacques Servin et Igor Vamos) ont uni leurs cerveaux vrillés lors d’un projet commun ®™ark, sorte de bourse en ligne où les activistes proposaient leurs plans de sabotage à des donateurs prêts à investir. Andy s’était fait virer en 1996 du studio de jeu vidéo Maxis pour avoir hacké SimCopter, en introduisant des légions de gars en maillot de bain se bisoutant. Et Mike, fondateur du Barbie Liberation Organization, avait interverti les voix des Barbie et GI Joe avant de les remettre en magasin pour Noël 1994.

C’est George W. Bush himself qui les rendit célèbres en 1999, déclarant qu’il « faudrait des limites à la liberté » lorsqu’il découvrit le faux site satirique Gwbush.com que les deux trublions lui avaient concocté. Encouragés par ce premier succès, ils créent dans la foulée un site pastiche de l’Organisation mondiale du commerce (lire ci-contre), fidèle à l’original mais aux propos légèrement déformés, « afin de les rapprocher de la vérité ». Ils reçoivent très vite des mails de personnes persuadées d’avoir affaire à la véritable OMC, sollicitant interviews et conférences, ce qu’ils s’empressent d’accepter. Cette stratégie sioux devient leur marque de fabrique (1). Ils jettent un hameçon dans le cyberespace (un faux site d’une organisation internationale ou d’une multinationale) et attendent que le poisson morde. Comme ils portent le costume gris souris à merveille, les rois de l’usurpation infiltrent, sous des patronymes rigolos (Hanniford Schmidt, Shepard Wolff, Erastus Hamm…) et avec une facilité déconcertante, les conférences où ils tiennent des discours ahurissants, craquant le vernis policé de la logorrhée capitaliste, avec force diapos Powerpoint et simulations 3D.

Ce deuxième film se concentre davantage sur les questions écologiques et dénonce avec humour (noir) « la cupidité des grosses multinationales qui détruisent la planète ». Dow Chemical, Exxon Mobil, Halliburton en font les frais. A la plus grande conférence canadienne sur le pétrole, ils font brûler des « cierges faits avec les cadavres de victimes des changements climatiques » devant un public horrifié. A La Nou­velle-Orléans, ils se font passer pour des représentants du gouvernement et annoncent que les logements sociaux vont être rouverts et que Exxon s’engage à financer la reconstruction. Dans une conférence sur le commerce en Floride, ils présentent un « Survival Ball », accoutrés d’une combinaison bulle ridicule au prix exorbitant, qui devrait sauver les riches en cas de désastre climatique. L’objectif  : créer un électrochoc ou tourner en ridicule leur cible. Ce qui leur vaut quelques solides inimitiés et des accusations récurrentes de démagogie et de « cruauté » pour avoir suscité de faux espoirs.

Usurpation d’identité, intrusion illégale, faux et usage de faux, abus de confiance… Malgré leur lourd casier, les Yes Men n’ont jamais été vraiment inquiétés, car ils piègent les corporations dans leurs propres contradictions. Lorsqu’ils inondent Manhattan et d’autres villes américaines avec 80 000 exemplaires d’une édition spéciale du New York Times (une action spectaculaire réalisée avec la complicité de près d’un millier d’activistes bénévoles et 100 000 dollars de dons privés), ils espèrent, avec cette réplique si parfaite qu’elle en a mystifié plus d’un, proposer « un plan pour nous aider à imaginer un autre monde possible ». « Yes we can  ! », avant d’être le slogan d’Obama, a toujours été celui des Yes Men.•

(1) A suivre dans le premier volet de leurs aventures « The Yes Men » (2003)

Paru dans Libération du 15 septembre 2009

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16 juillet 2018 1 16 /07 /juillet /2018 19:19

 

 

 

 

 

 

Bienvenue à Bombay Beach. Le documentaire de l’artiste vidéo et photographe Alma Har’el, qui sera présenté jeudi soir lors de la première séance de la nouvelle série Docville (dans le cadre des Rencontres internationales du documentaire de Montréal), blesse comme une claque violemment assénée au milieu du visage. Un film coup-de-poing qui ébranle un rêve américain à l’endroit même où il devait se réaliser.

Bombay Beach, en effet, minuscule localité de la Californie, représentait autrefois l’apogée du American Way. Située en bordure d’une mer intérieure crée par le détournement d’une rivière, l’endroit s’est développé comme une station balnéaire accessible et abordable. Finalement désertée, on n’y trouve aujourd’hui que des personnes vivant à la limite du système, ou des individus qui n’ont d’autres choix que de s’exiler dans cet endroit du bout du monde pour rêver de jours meilleurs.

À travers un mélange d’imitations de vidéoclips et de séquences tournées caméra à l’épaule, Bombay Beach présente l’existence des habitants de ce coin d’ex-paradis. De la famille dysfonctionnelle au garçon sur-médicamenté au jeune Noir ayant fui Los Angeles et espérant faire la fierté de sa famille en allant à l’université, en passant par les aînés n’ayant jamais quitté l’endroit, le documentaire trace un portrait troublant et touchant de ce que des mauvaises langues pourraient qualifier de « vrai monde ».

Pas d’histoires de radio poubelle ou de lutte contre « le gouvernement » ici, cependant. Simplement les histoires collées et rapiécées d’individus croyant en la puissance et la solidité des convictions de l’Homme. Et rien d’autre. L’espoir s’est enfui il y a bien longtemps. Ne reste souvent que la résignation ou la nostalgie.

Avec une musique signée Beirut et Bob Dylan, avec ses prises de vues psychédéliques, Bombay Beach vient représenter la petite Amérique, celle qui ne fait pas les manchettes. En ce sens, Alma Har’el transcende le documentaire pour atteindre un véritable niveau de pureté cinématographique.

 

Hugo PRÉVOST

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